Surrounders, série

Bandoma, dans cette série, part des faits recueillis dans le déroulement quotidien de sa société Kinoise en particulier, Congolaise en général, des faits et phénomènes typiquement kinois, dont quelques uns  n?ont rien à avoir avec d?autres cieux. 

Du  désamour, de l?amour, de l?humour bleu et rose et surtout noir; des manières de concevoir le monde avec une touche des pesanteurs politiques, gangrenant la morale, le mental et les esprits ; poussant, ce peuple, à créer des stratagèmes pour répondre et assouvir les échos exaspérants de leurs ventre creux. Des stratagèmes qui s?érigent comme des trous étroits, présumés sentiers de sortie de la misère, jusqu?à aller se jeter, comme de la matière fécale, dans la mer, en vue d?atteindre l?Eldorado dont le « mikili », l?Europe.

Concrètement il est dit, ici, par l?artiste que  la déchéance de la morale, avec ses conséquences, comme : le vol, la malhonnêteté, la corruption, l?escroquerie via le spiritisme et les essaims de pasteurs-patrons dans la ville, etc.  -constitue l?aval de toute une démarche entreprise, en amont par les leaders d?opinions, dans l?optique de gain du pouvoir ;soit politique, soit financier. Sont visés, les intellectuels politiques ventriloques, qui gèrent mal les choses. Les musiciens aussi, avec leur parcelle du pouvoir d?éduquer la masse, qui malheureusement répandent, par la puissance de leurs chansons polluées, par des obscénités et cultes de personnalités, des messages infects. Infect est aussi la face de la nature, environnante. Celle ci, représentée par des fleurs et insectes, insinuant l?absence progressive des grandes espèces florales et végétales. L?environnement sodomisé par une surexploitation, ainsi que des pratiques contrenatures vomit les hommes. Dans surrounders, nous retrouvons la volonté de l?artiste de militer pour l?environnement.

Cette série témoigne l?esprit de changement ; celui de la redirection des choses  vers un horizon positif.

Jean Kamba, critic d'art