Kayembe a fait partie de l’atelier du Hangar dans les années 1950.

Son œuvre accorde une place centrale à la narration de l’activité humaine, inscrite dans des compositions d’une grande richesse.

Dans les petits formats présentés ici, végétation luxuriante, oiseaux et serpents aux proportions irréalistes semblent apposés sur la toile, en dehors de toute logique de perspective. Des poissons aux yeux exorbités survolent l’eau, comme attirés magnétiquement par la barque du pêcheur.

Les plus grands formats de Kayembe, quant à eux, se distinguent par leur dimension résolument narrative. La composition se structure en registres : en bas, le sol tapissé d’herbes hautes abrite hommes et gibiers dans un jeu de cache-cache subtil ; en haut, un ciel foisonnant de motifs géométriques évoque les tissus traditionnels.

Ces scènes racontent une transmission : celle des anciens aux plus jeunes, leur enseignant les techniques de chasse, les rituels des cérémonies, l’art des battues, le maniement de la lance et de la machette, et les stratégies de camouflage parmi les hautes herbes et les feuillages.